Joannes Paya
Les établissements AYA, dont l'adresse était au 27 , avenue Denfert Rochereau à Saint Etienne faisaient partie de la soixantaine d'entreprise vivant de l'industrie du cycle dans le département de la Loire.
Tout type d'élément constitutif d'une moto était disponible dans le secteur, et St Etienne était donc une région favorable à l'établissement d'une nouvelle marque de moto.
Mr Joannes Paya ne s'intéressait pas qu'à la fabrication industrielle, mais aussi à la place de la moto dans la société et au sport motocycliste, en tant que président du l'Union Motocycliste du Forez. Fondé en 1921, à l'initiative de J.Paya, ce club organisait des épreuves de première importance tel "les trois jours du Forez" et participait à la course de cote du Planfoy.

La marque AYA fut ainsi déposée, par Joannés Paya, le 11 décembre 1924, et enregistrée au greffe du tribunal de St Etienne .
Styl'son était client chez AYA pour les fourches et les moyeux. La plupart des autres éléments provenaient probablement de chez GAM (Groupe Accessoire Moto), à St Etienne.
Le recul du marché de la moto en France à partir de 1930, aura de dures conséquences pour les assembleurs, les accessoiristes , et la faillite de Styl'son sera même à l'origine de la disparition de AYA.
Brevets
Brevet du 23 juin 1925, déposé à st Etienne, pour un moyeu à frein intérieur à segments pour vélos- moteurs, motocyclettes et autres véhicules. Ce montage se trouve sur les Styl'son avant 1929. J Paya insiste sur la solidité de la patte d'ancrage du tambour ( fixation en 3 points 5, 10 et 11 ), afin d'améliorer l'efficacité du freinage, et la sécurité de l'ensemble. Les fabrications ultérieures utilisent les mêmes principes, mais les points de fixation sont devenus invisibles...
Ce brevet de tambour embouti à partir d'une feuille d' acier (au lieu de forgé), ne sera pas produit tel quel. Mais les tambours des Styl'son en 160 mm utilisent cette technique. Brevet du 25 août 1927, à st Etienne , "moyeu en trois pièces pour motocyclettes et son procédé de fabrication". Dans le cadre d'une production massive, l'emploi de feuille de métal, présente des avantages par rapport à l'utilisation de barre (usinage, stockage...). Les trois pièces principales sont soudées à l'autogène. Les cuvettes sont emmanchées en force.
Le moyeu débrayeur
Brevet, déposé le 30 mars 1932, à Lyon, pour un "moyeu à tambour de frein et embrayage et roue libre pour moto et bicyclette à moteur auxiliaire". Une belle idée, bien adaptée à la réglementation des BMA (pédales obligatoires) et aux premiers modèles, monovitesse et sans embrayage. Mais comme pas grand monde ne contrôlait, ni ne respectait cette réglementation, il était plus simple de faire une petite moto, avec la chaîne et les pédales réglementaires, livrées dans la boite à outil... La marque AYA Starter ne sera pas déposée par Joannes Paya, mais par Léon Thivolle à Paris le 27 juin 1932. Mr Léon Thivolle dépose la marque Verlor, spécialisée dans les petites cylindrées (BMA et vélomoteur), le 10 septembre 1931. Le moyeu AYA Starter est tout de même présenté au salon de Paris d'octobre 1932, avec fabrication établissement AYA, 47, avenue Denfert Rochereau à St Etienne. Néanmoins la mention de St Etienne disparaît ensuite pour une adresse parisienne. L'AYA starter sera utilisé par Verlor jusqu'en 1936 sur la type S à moteur Stainless monovitesse.
La réclame pour le vélomoteur Verlor type S "super luxe", à moteur Stainless, met particulièrement l'accent sur les atouts du moyeu AYA Starter.
Sur cet extrait du catalogue "tout pour moto" 1930 , d'un accessoiriste lyonnais, voici un encart AYA. En quelques lignes sont résumées, les combinaisons possibles. Dans les faits, c'est beaucoup plus vaste. Il existe plusieurs dimensions de tubes (coniques), de ressorts, de largeur d'articulations, et plusieurs angles de haubans. Sans parler de la hauteur de fixation de blocage de la flasque de tambour, qui va varier à fourche identique suivant le diamètre de frein adopté. Ensuite dans des dimensions identiques, des fourches mono ressort en compression sont disponibles. Enfin AYA a aussi produit des copies des Webb.
Clients AYA
En avril 1927, cette publicité pleine page dans Moto Revue ne cite pas encore Styl'son, mais Moto Monté fait partie de la liste de ces nombreuses marques. Il est probable que les fourches, moyeux et freins ne soient pas compatibles entres marques.
Les productions d'AYA (fourches, boîtes, moyeux, freins ...) entraient dans les constructions de nombreux constructeurs et assembleurs. La diffusion de ces pièces s'étendait au delà de la région. On retrouve, entre autres exemples, fourches moyeux et freins chez des assembleurs du Sud Ouest, à Rodez, Albi ( Albi Sport ) et à Toulouse chez France Sport . Le constructeur Terrot équipait ses 500 NS et NSS de gros freins AYA de 210 mm.
Les moteurs : Production des établissements AYA

AYA est lié aux moteurs Péa : Production des établissements AYA. Pourquoi cette nouvelle dénomination ? Ces moteurs étaient-ils vraiment produits chez AYA, ou chez Ravat ? Ses deux temps de cylindrée 175 type P1 équipaient les Styl'son, mais une mécanique quasi identique était siglée Ravat sur les 175 stéphanoises. Le Péa 350 à soupapes latérales, type P3 a été monté sur un modèle de Styl'son, la RI ; ainsi que sur des Ravat. Il est plus connu sous le nom de Ravat P3, car il équipera, avec une production significative, les 350 de la marque. La présence de 2 noms de sociétés, AYA et Péa, indiquerais une spécificité pour les moteurs, produits mais pas forcèment développés par AYA. Plus
Freins AYA
La diversité des dimensions chez AYA est inexplicable. Ces deux flasques, roue arrière, proviennent de deux 250 Styl'son RD de 1930. Identiques ? Qu'en apparence !
L'axe d'entrainement de la came fait 16 mm de diamètre sur l'une et 15 mm sur l'autre (nickel neuf). Le pivot est plus grand sur la flasque nickel. En conséquence, les mâchoires de ces roues ne sont pas interchangeables : un piège !